C’était le jour du départ sous un grand ciel bleu
Un bleu outremer intense couronnant les montagnes brunes vêtues d’une couverture blanche
A l’horizon une ligne épaisse grise et franche
Annoncerait-elle déjà l’arrivée du mauvais temps au profil inquiet de mes yeux
Je les ferme un instant pour oublier et décolle sans en connaître la raison
Libéré de la gravité je gagne l’apesanteur sans contre-épreuve
Mon corps fait corps avec cet esprit invisible en combinaison
Venu d’ailleurs les bras et les jambes écartés comme l’homme de Vitruve
Je flotte comme la plume d’un cygne au dessus du lac d’Annecy
Serais-je en train de danser à mille pieds le ballet de Tchaïkovski
Lecteur rappelle-toi de la visse aérienne de Léonard de Vinci
Serais-je vu de la terre habillé de cette invention d'un blanc immaculé et toujours en vie
Ou suis-je tout simplement un fou du volant en plein ciel nerveux
Un être à la fois pur tendre léger volatile voluptueux et nuageux
Je ne suis pas Alphonse de Lamartine au bord du lac du Bourget mais un ovni
Croisant pavillon sur la passion des poèmes pour mon culte éternel à la poésie
Et d'elle de mon manège romantique et virtuose
Qui ne s’achèvera pas ici en plein vol si j’ose
En névrose
Pour proclamer mon amour fidèle à la chose
Je n'ai plus aucun trouble
Même les pieds dans l’eau
Je les garde sur terre avec mon petit oiseau
Sans appréhender le moindre nouveau trouble serais-je devenu son double
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire